Dans le monde gréco-romain, la philosophie était une affaire de sectes : un philosophe ne s’intéressait pas à la philosophie en général, mais était platonicien, pythagoricien, épicurien, ou comme Sénèque, stoïcien. La philosophie n’était pas une matière d’enseignement universitaire, mais une étude élevée qui attirait de riches amateurs et faisait vivre des précepteurs privés. La vraie manière d’être philosophe était de vivre la doctrine de sa secte, d’y conformer sa conduite, voire son vêtement, et éventuellement de mourir pour elle, écrit Paul Veyne dans l’ouvrage qu’il consacre au philosophe. Et de fait, c’est à l’âge de 64 ans, en l’année 65 de notre ère, que Sénèque s’est donné la mort, sur l’ordre de Néron dont il avait été le précepteur.
Rien de plus paradoxal a priori que de se donner la mort, après avoir écrit la Brièveté de la vie, texte qui rappelle que nous n’avons pas reçu une vie brève, mais que nous nous la sommes faite, pour l’auteur aussi de la Tranquillité de l’âme, qui rappelle que celle-ci est à la portée de l’homme sous réserve d’appliquer la bonne méthode, et pour le rédacteur, enfin, des Lettres à Lucilius, qui rappelle que la mort ne dépendant pas de nous, nous n’avons aucune raison de nous en inquiéter. France culture dans son émission « les nouveaux chemins de la connaissance » consacre quatre émissions radiodiffusées et en podcast à Sénèque.

Pour en savoir plus et écouter les quatre émissions :
– Lettres à Lucilius
– De la vie heureuse
– La tranquillité de l’âme
– La brièveté de la vie

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