LA PRÉSENTATION DU PROJET
« L’Odyssée des Yokaï » est l’aventure unique de cinquante élèves, d’une autrice de bande dessinée et de trois enseignants réunis par l’équipe d’ Una Volta. Savante recette à partir de laquelle l’on obtient de délier l’imagination et d’user des mines de crayons.
Ainsi, l’exposition rassemble les créations des élèves guidés par Agnès Maupré dans le cadre du projet « Je suis collégien et auteur ».
Auteurs, ces élèves le sont sans nul doute : à partir d’un jeu de cadavre exquis collectif, ils ont chacun choisi un Yokaï – facétieux monstre japonais – dont ils ont réalisé une illustration, un portrait écrit, sur lequel ils ont composé et dit un poème qui a été enregistré ; pour enfin mettre ce personnage en scène par le biais d’une planche de BD.
Le titre ne laisse aucun doute : les Yokaï ont fait intrusion sur le parcours d’Ulysse, tantôt l’aidant dans sa quête, tantôt se joignant aux monstres méditerranéens décrits par Homère pour ralentir son voyage.
Ce parcours de création a concerné les élèves de 6e jaune et de 6e bleue du Collège Saint-Joseph, sous la conduite d’Agnès Maupré, autrice de bande dessinée et illustratrice, assistée par Julien Véronneau, médiateur culturel du centre culturel Una Volta, et par l’équipe pédagogique du collège Saint joseph de Bastia : Vanina Mazzoni, enseignante de français, Christine Sturlese, enseignante d’arts plastiques et Ghjan Francescu Mattei, enseignant de lange corse.
Réalisation des enregistrements sonores & composition : Pasquà Pancrazi.
EXPOSITION AU CENTRE CULTUREL L’ALBORU, Bastia Inauguration vendredi 25 juin à 18H.
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LE BILAN DU PROJET
Le projet « Je suis collégien et auteur », nous a été proposé par Una Volta avec la venue d’une autrice de bande dessinée afin de travailler avec deux classes de 6ème du Collège de Saint-Joseph à l’adaptation du classique de la littérature l’Odyssée d’Homère en album de bande dessinée.
Grâce à ce partenariat, les élèves ont pu travailler à partir d’un thème au programme de 6ème « le monstre, aux limites de l’humain » avec l’intervention d’Agnès Maupré, autrice de bande-dessinée, auprès des professeurs pour des apports techniques et auprès des élèves en accompagnement.
Les difficultés en lecture et en écriture de certains élèves (issus d’un collège classé en REP+) nécessite différentes stratégies de remédiations et la BD a permis d’en activer certaines, notamment chez ceux que la démarche classique a mis de côté.
Tout d’abord, il s’agissait de faire renaître ou naître en l’élève le goût et le plaisir de lire, de découvrir et de créer par eux-mêmes. Le recours aux images leur a permis de dépasser le blocage des mots : la rencontre avec l’autrice, passant par le dessin, est un témoin visuel qui s’est avéré révélateur d’idées et de curiosités. En même temps, ils s’approprient un nouveau langage, qui leur est plus habituel : celui des images et de leur construction. Créer leur personnage, comprendre son action dans l’œuvre homérique, échanger avec ses camarades et s’inclure dans un projet commun les a aidés à s’ancrer dans l’histoire et dans une culture commune et universelle.
Ce type de projet a permis également aux élèves de travailler sur divers types d’écriture, comme la rédaction d’un portrait de son personnage, le Yokaï (monstre japonais facétieux) et l’élaboration de bulles sur une planche de BD. Faisant cela, ils réinvestissent leurs connaissances lexicales et les mettent au service d’un récit.
Enfin, la part créative des élèves est la plus sollicitée, toutefois accompagnée par le travail en groupe, les poussant à communiquer et à clarifier leurs pensées, donc à user de la langue, comme un outil de passation vers l’écrit.
Concilier parcours pédagogiques, apports de connaissances et démarches créatrices est tout l’intérêt du dispositif. Les différents acteurs se sont mobilisés autour d’un projet qui les contraignent certes mais qui leur a permis aussi d’unir leurs compétences et de sublimer une œuvre. Artiste, intervenant, enseignant et élèves ont quelquefois été perturbés dans leur propre représentation, mais sont sortis grandis de cette expérience.
Les principaux intéressés, les élèves, ont gagné en autonomie, surtout en lecture et en écriture, car ils se sont directement investis dans la conception et sont restés en définitive « les vrais maîtres du jeu » ! Leur curiosité intellectuelle, leur compétence d’écoute et leurs échanges critiques ont été évidemment au cœur de l’initiative, vers une ouverture culturelle et artistique toujours au cœur des apprentissages scolaires.
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