Deux reliefs en terre cuite provenant de Milo (Grèce), environ 450 avant J.-C. : Pénélope (à droite) et Télémaque (au centre) ; Ulysse assis (à gauche) ; la vieille nourrice Euryclée lui lave les pieds, Metropolitan Museum of Art, New York, © Metropolitan Museum of Art Pénélope et Ulysse déguisé en mendiant, Musée du Louvre, Paris, © Wikimedia Commons

Brassens et l’élégie : le rapprochement pourra sembler hasardeux. Est-il suffisant pour établir un lien entre le poète de Sète et les élégiaques romains de rappeler qu’à l’image d’Ovide et de la première Héroïde, il consacra une pièce entière à l’épouse d’Ulysse ? J’ai déjà eu l’occasion de montrer combien une lecture comparée de la poésie amoureuse de ces deux poètes éclairait tant la jouissance provocatrice de l’un que la profonde inspiration littéraire de l’autre. Un entretien mené en 1967 par Michel Polac, dans le cadre de l’émission « Les livres de ma vie » m’autorisait à cette lecture. Au terme d’un long échange brassant avec gourmandise et affection des siècles de littérature française, Michel Polac interroge une dernière fois le chanteur : « Est-ce que vous les avez lus, les Grecs et les Latins ? ». La réponse de Brassens fuse « Ovide ! » ainsi que la confidence : « Ces temps-ci, je rapprends le latin, pour essayer de les lire ces gens-là, c’est beau, dans le texte ». Malheureusement la dispersion de sa bibliothèque, sans recensement préalable, ne permet pas de définir plus précisément sa connaissance des sources antiques. Mais gageons que, même en traduction, elle fut digne de son imposante culture littéraire

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