Cette année encore, les IA-IPR de l’Académie de Corse ont choisi d’introduire chaque lettre de rentrée disciplinaire par un préambule commun :

 

    

L’année scolaire qui commence sera marquée par un certain nombre d’évolutions, pédagogiques et administratives, amorcées en 2016-2017 :

 

Les pratiques pédagogiques :

 

 

  • EPI et AP :

 

Conformément à l’arrêté ministériel du 16 juin 2017, le conseil d’administration peut désormais décider, après consultation du conseil pédagogique, de la répartition horaire entre l’accompagnement personnalisé et les enseignements pratiques interdisciplinaires. Il est possible de proposer un EPI en classe de 6ème, et un EPI au minimum doit avoir été suivi au cours du cycle 4. Contrairement à l’année scolaire 2015-2016, les thèmes sont laissés au libre choix des équipes.

Au vu du travail déjà effectué dans vos établissements respectifs, les IA-IPR vous encouragent à poursuivre la réflexion didactique et pédagogique engagée.

En effet, l’hétérogénéité des publics dont vous avez la charge demeure, et avec elle la nécessité de la différenciation pédagogique et de la démarche de projet, afin de garantir à tous les meilleures chances de réussite.

 

  • Le programme Devoirs Faits :

 

Il devra permettre à des élèves volontaires de bénéficier, au sein de leur collège, d’une aide appropriée pour effectuer le travail qui est attendu d’eux. Le programme sera mis en place dans tous les collèges au lendemain des vacances de Toussaint 2017.

Les réponses de vos établissements à la consultation lancée par les DASEN de nos deux départements nous aiderons dans notre réflexion, et nous permettrons de vous accompagner au mieux pour définir les objectifs et les modalités de cette aide apportée aux élèves.

 

 

 

 

 

  • Le Livret Scolaire Unique

 

Le livret scolaire unique, que vous avez commencé à utiliser en 2015-2016, regroupe, pour chaque cycle : les bilans périodiques du cycle en cours, les bilans de fin des cycles précédents et, en première année d’un cycle, les bilans périodiques de l’année précédente, ainsi que les attestations obtenues.

Au-delà des aspects techniques, avec lesquels vous vous familiariserez rapidement, il est important de donner du sens à l’utilisation de cet outil, en faisant acquérir des compétences à vos élèves, en évaluant celles-ci, et en formulant des appréciations qui aideront les élèves à progresser.

Nous rappelons ici que les notes chiffrées et l’évaluation de compétences ne sont pas antinomiques, et que ce type d’évaluation ne saurait se réduire à l’expérimentation des classes sans notes.

 

 

Les nouvelles modalités d’accompagnement et d’évaluation des enseignants :

Le protocole  Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations (PPCR) dans la fonction publique est progressivement mis en œuvre depuis janvier 2017. Il concerne les personnels enseignants, d’éducation et d’orientation-psychologues, les fonctionnaires de l’enseignement scolaire public ou leurs correspondants dans l’enseignement privé sous contrat.

Conformément au  décret n° 2017-786 du 5 mai 2017, outre les inspections prévues afin de procéder à l’évaluation des enseignants dans le cadre du PPCR, les IA-IPR continueront à procéder à des visites afin d’accompagner, de former et de conseiller les enseignants, et de les préparer aux rendez-vous de carrières.

 

 

   Comme lors de la précédente année scolaire, lors des rencontres individuelles et collectives dans vos établissements – collèges et lycées –,  l’observation et l’accompagnement menés par les IA-IPR (conseils, formations, inspections, …) porteront principalement sur : 

– Les pratiques d’évaluation des apprentissages et des acquis des élèves ; 

– La prise en compte de la diversité des élèves et des modes d’apprentissage ; 

– La mise en activité des élèves au service de l’acquisition de connaissances et de la construction de compétences ;

– La place du numérique dans les choix didactiques et pédagogiques, et notamment l’utilisation de l’ENT ;

 – La mise en œuvre d’un travail d’équipe, pédagogique et éducatif, cohérent avec les orientations disciplinaires et les objectifs du projet d’établissement ; 

– L’implication de tous dans la construction des parcours des élèves.

 

Les IA-IPR continueront à vous accompagner dans l’analyse de vos pratiques pédagogiques pendant cette année scolaire, que nous vous souhaitons riche en expériences et satisfactions professionnelles.

 

 

 

 

La présente lettre de rentrée, spécifique à l’espagnol :

Je souhaite d’abord la bienvenue aux collègues qui ont rejoint notre académie et adresse mes félicitations aux lauréats des concours 2017.

 

LYCÉE :

 

Mes visites dans les classes mais aussi les résultats satisfaisants obtenus à la session 2017 du baccalauréat montrent que les enseignants intervenant en cycle terminal se sont emparés avec succès du travail sur les notions. Il n’en reste pas moins qu’il faudra encore poursuivre la réflexion dans ce domaine et procéder à une simplification  de la mise en oeuvre de ce travail. D’une part, il conviendra d’ éviter le découpage de l’année scolaire en 4 étapes correspondant aux 4 notions du programme afin de travailler par séquences pédagogiques, comme cela s’est toujours fait. Ces séquences, plus réduites, devront inclure des documents authentiques et en particulier des textes d’auteurs et cela a pour but de redonner du sens à nos pratiques. 

Je me permest de vous rappeler un extrait du BO 

http://www.education.gouv.fr/cid53320/mene1019796a.html

 

Gestes fondateurs et mondes en mouvement

 

«Chaque notion du programme est abordée à travers le prisme d’un ou de plusieurs domaines proposés ci-après.

 

– Arts (architecture, cinéma, musique, peinture, photographie)

– Croyances et représentations

– Histoire et géopolitique

– Langue et langages

– Littérature

– Sciences et techniques

– Sociologie et économie

 

Ce croisement permet de problématiser le sujet abordé. Il est au coeur du projet de séquence et facilite l’appropriation des compétences linguistiques et pragmatiques en contexte. On veillera à ancrer la problématique du projet de cours dans l’une des quatre notions : 

Mythes et héros

Le mythe évoque la condition humaine dans son ensemble, son histoire transmise d’abord oralement et souvent incarnée par un héros, un lieu ou une communauté. Interroger les mythes, c’est s’intéresser aux héros et aux récits qui fondent une identité collective. Le caractère universel du mythe permet de mettre en évidence la façon particulière dont chaque aire culturelle interprète l’expérience humaine et construit des œuvres pour l’exprimer. Chaque époque emprunte et réactualise certains mythes ou en crée de nouveaux.

Le héros peut être un personnage fictif ou réel qui a marqué la tradition, l’histoire, la vie quotidienne. La culture populaire et la contre-culture ne cessent de produire leurs propres héros (folklore, bandes dessinées, etc.).

Espaces et échanges

Une société peut être abordée du double point de vue de sa cohésion et de son ouverture, ce qui amène à s’interroger sur son inscription dans le monde. La géographie des circuits commerciaux et des réseaux d’influence, mais aussi les découvertes et la conquête de terres nouvelles constituent des aires culturelles qui dépassent souvent les frontières des États.

La frontière comme limite entre deux espaces sera vue tantôt comme protection contre l’autre ou au contraire ouverture et appel vers un espace plus grand. L’espace peut évoluer et prendre des contours variés : réappropriation des espaces symboliques, perte des repères dans les villes mondes, invention de nouveaux modèles d’échanges, constitution de grands ensembles régionaux, espaces réels, espaces virtuels.

On constate aujourd’hui qu’en dépit d’une grande inégalité au niveau des développements, le monde n’a jamais été aussi intégré, tant les liens de toute nature entre peuples et pays sont devenus étroits. Les échanges de toutes sortes, les « emprunts » de langue à langue, de culture à culture en littérature, dans les arts, les sciences, les techniques, la philosophie, la religion, les institutions politiques et sociales et plus généralement dans les usages quotidiens, ont pris une nouvelle ampleur dans l’unification des espaces et des peuples, des langues et visions du monde. Chaque société est ainsi travaillée par des conflits entre particulier et universel, que recoupent souvent des oppositions entre tradition et modernité.

Lieux et formes du pouvoir

Le pouvoir est à la fois source de l’intégration politique, sociale et personnelle et révélateur des tensions et des conflits au sein du groupe. Le pouvoir s’exerce à travers un ensemble de relations complexes subies ou acceptées, souvent intériorisées. Le pouvoir implique aussi des contre-pouvoirs : comment limite-t-on le pouvoir, comment lui résiste-t-on ?

Cette notion peut être abordée à titre d’exemple sous les angles suivants :

– lieux institutionnels emblématiques du pouvoir (Cour, château, parlement, prison, tribunal, capitales, etc.) ;

– pouvoir des médias (la presse, « quatrième pouvoir », l’opinion publique, etc.) ;

– goût du pouvoir et résistance au pouvoir (les personnalités qui font l’histoire, les grandes figures, la désobéissance civile, la guerre et le pacifisme) ;

– pouvoir et conquêtes (luttes pour l’égalité et la liberté, conquêtes et reculs ; la question de la parité ; le droit de vote) ;

– arts et pouvoir (sa représentation, sa mise en scène ; la soumission : louanges, art officiel ; la dénonciation : satire, fable, caricature) ;

– langue et pouvoir.

L’idée de progrès

Considéré comme outil principal d’orientation dans la complexité du monde, le concept de progrès a accompagné les grands moments de l’histoire. Il traverse et bouscule les héritages et les traditions, entraînant une grande variété de processus d’évolution ainsi que des résistances face au changement.

Relayé par un développement des technologies de pointe, une accélération des avancées scientifiques et techniques, le culte de la nouveauté et du progrès fait l’objet, ces dernières décennies, d’une prise de conscience accrue des conséquences possibles qui en résultent.

À partir de documents authentiques de toute nature, contemporains ou antérieurs, il convient de donner aux élèves des éléments de contextualisation qui leur permettent d’établir des relations pour mieux appréhender les enjeux relatifs à l’idée de progrès.

Cette notion permet notamment d’aborder :

– les effets du progrès sur le fonctionnement des sociétés (nouvelles libertés, nouvelles contraintes et nouvelles aliénations) ;

– l’impact sur les codes de la communication (évolution des langues et langages) ;

– l’éthique du progrès et la responsabilité ;

– la vision diachronique des arts et des techniques ;

– la notion de modernité et d’avant-garde dans les arts ;

– l’illusion du progrès, les utopies.

Les relations avec les autres enseignements

L’enseignement des langues vivantes mobilise des compétences et des savoirs partagés par d’autres disciplines. Ces relations indiquées explicitement aux élèves sont recherchées et exploitées, notamment lorsqu’elles concernent :

–  en français, l’histoire littéraire et culturelle, l’étude des genres et des textes dans leur singularité et leurs significations, mais aussi l’étude de la langue dans ses diverses situations de communication impliquant des registres et des types de discours adaptés ;

–  en histoire et géographie, l’acquisition de connaissances et d’outils de compréhension du monde contemporain, dans une vision dynamique et distanciée qui fonde une démarche portant sur l’analyse de document, l’exercice du raisonnement et de l’esprit critique ;

–  dans les enseignements artistiques, l’approche sensible des œuvres représentatives de diverses cultures, et la recherche du sens ;

l’enseignement d’une discipline en langue étrangère.

 

 

 

Cette liste n’est évidemment pas limitative, et n’exclut pas les enseignements scientifiques. Outre l’évident bénéfice intellectuel de la mise en convergence des enseignements, ces rapprochements permettent un gain de temps et d’efficacité : l’élève comprend et assimile mieux lorsque le thème abordé en classe de langue a déjà été étudié dans une autre discipline ; il participe d’autant mieux à l’activité linguistique s’il peut mobiliser les connaissances acquises à cette occasion. Inversement, l’éclairage apporté par le cours de langue est un adjuvant précieux pour l’étude de la notion ou du thème abordé par d’autres disciplines ; dans les deux cas, l’élève gagne en plus large perspective.

 

COLLÈGE :

 

Concernant la mise en place de la réforme du collège, nos interventions en établissement courant juin 2017, nous ont convaincu de l’utilité de l’importance et d’intensifier le travail sur les EPI. Les langues doivent trouver leur place dans ces travaux interdisciplinaires qui s’avèrent très efficaces et forts intéressants dès lors que le travail est pertinent et ambitieux et  si l’on a pris soin de donner aux élèves les moyens de «dire et de faire».

Les ressources d’accompagnement des nouveaux programmes de langues vivantes pour les cycles 2,3 et 4 

http://eduscol.education.fr/cid100364/ressources-pour-les-langues-vivantes-aux-cycles-4.html

constituent des aides précieuses pour construire les apprentissages des élèves et élaborer les programmations. Elles proposent des outils pédagogiques, didactiques et scientifiques très utiles structurés autour de quatre grands axes : 

–        créer un environnement propice à l’apprentissage 

–        élaborer une progression cohérente 

–        ancrer l’apprentissage dans la culture 

–        croiser les enseignements et les pratiques. 

Elles sont illustrées de vidéos qui montrent des exemples concrets de pratiques de classe et qui concernent  onze thématiques, telles entraîner les élèves aux activités de compréhension et d’expression, enrichir la compétence culturelle, établir des liens entre les langues et les autres champs disciplinaires, mutualiser et asseoir ses pratiques, … 

(http://eduscol.education.fr/pid31432/enseigner-les-langues-vivantes.html). 

 

Par ailleurs, je vous invite à réfléchir à l’importance des technologies liées au numérique qui doivent permettre d’enrichir encore le travail proposé à travers les séquences d’apprentissage. Des dispositifs (labos de LV, baladodiffusion, des applications ou logiciels) sont à votre disposition et, si ce n’était pas le cas, le début de l’année scolaire est l’occasion de vous réunir et d’effectuer des commandes par discipline ou en interlangues. On pourra notamment réfléchir au moyen d’intensifier l’exposition à la langue en ayant recours à la plateforme e Twinning. (Projets d’échange à distance via les TICE qui permettent notamment de développer les compétences disciplinaires, linguistiques et interculturelles). Un stage vous sera proposé au PAF et sera animé par une collègue de l’Académie ayant remporté durant l’année 2016/2017 5 labels qualité etwinning. Pour de plus amples informations sur l’action eTwinning, n’hésitez pas à contacter votre correspondante académique, Nadine BATTISTELLI, ou le bureau d’assistance national hébergé par le CANOPE.

 

Je vous signale enfin qu’il est encore possible de vous inscrire au PAF 2017/2018. Je vous prie de bien vouloir en informer les stagiaires dont vous avez la charge.

 

Inscription au PAF 2017/18 :

La campagne d”inscription individuelle pour  les personnels du second degré se déroule du 07 juillet  au 1er octobre 2017. Pour vous inscrire aux  formations : 

  •   Vous devez vous munir de votre adresse mail académique et du mot de passe. Vous rendre, avec l’identifiant et le mot de passe de votre boite à lettres académique sur l’outil d’inscription en ligne Gaia : https://id.ac-corse.fr/arena/

 

Je me permets de terminer ce billet de rentrée par ces quelques vers de Jesús Munárriz :

 

 

«Poética»

 

haz lo que quieras, pinta como quieras;

el impoluto lienzo de la página

pasivamente aceptará tus huellas.

hiéndela libremente, sin prejuicios.

 

pero no te abandones a las facilidades,

no desmayes la guardia,

sé siempre muy exacto.

que lo que digas surja desde dentro,

que las cosas se nombren a sí mismas,

que las palabras jueguen

a juegos de palabras, si les gusta,

y que tu propia vida

vaya manchando el verso con sus botas manchadas.

 

«Viajes y estancias», Madrid, 1975

 

 

Je vous souhaite une excellente année scolaire

André Leonardi

Chargé de Mission d’Inspection espagnol

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